Les voyants de la Salette et Pie X naundorffistes

 

 

I] Mélanie Calvat, voyante de la Salette

 

Dans la correspondance de Sœur Marie de la Croix (Mélanie Calvat, la voyante de la  Salette) avec M. l’abbé Combe, curé de Diou (Allier), on lit ce qui suit, page 176-77

« Oui, mon père, vous savez bien que la famille Naundorff descend de Louis XVII.

_ (Réponse du père Combe) : Je n’en ai pas la certitude absolue. Dieu vous l’a-t-il révélé ?

_ (Mélanie) L’histoire suffit, mon Père, pour vous convaincre sans recourir à une révélation.

_ Répondez donc à ma question. Votre « Frère » (c’est ainsi que Mélanie nommait l’Enfant Jésus, qu’elle voyait quotidiennement) vous a-t-il dit qu’ils descendent de Louis XVII ?

_ Oui, mon Père…

_ Monteront-ils sur le trône ?

Elle a refusé de répondre. En vain j’ai tourné autour de la question pour deviner sa pensée ; elle a échappé à mes ruses ; je n’ai obtenu d’elle qu’un « peut-être ».

 

II] Pie X

 

Peu de temps avant sa mort, la paysan inspiré de Gallardon, Thomas Martin, avait reconnu Louis XVII en la personne de Naundorff.

Son fils, le docteur Antoine Martin, combattit pendant toute sa vie pour la Survivance et fut notamment l’interlocuteur privilégié du vieux Général Auguste de Larochejaquelin. Il mourut presque centenaire le 6 février 1904, laissant une fille, Madame Maillet. Elle a publié ses « Souvenirs de Rome ».

Extraits :

« Dès ma deuxième audience, me présentant à Pie X comme la petite fille de Thomas Martin, de Gallardon, j’abordai de suite la question de la Survivance du fils de Louis XVI. Après m’avoir écoutée quelques minutes avec un intérêt très soutenu, le Saint-Père se leva, droit, sérieux, pénétré et, levant les deux doigts de la main droite, il prononça ces paroles : « Ils ont le droit pour eux et le droit triomphe toujours, tôt ou tard. »

M’étant mise à genoux, très émue, lorsqu’il s’était ainsi levé, il me bénit et m’encouragea à continuer ce qu’il appela mon œuvre.

Ceci se passa le 19 mars 1906. A l’audience particulière suivante, le Saint-Père, qui savait qu’il allait me recevoir, avait placé bien en vue sur son bureau la photographie du Prince Henri, âgé alors de sept ans, par une attention très délicate et comme pour confirmer ce qu’il avait dit le 19 mars.

Je restai trente jours à Rome, j’eus l’insigne honneur d’être reçue en audiences souvent répétées par S. Em. Le Cardinal Merry del Val, Secrétaire d’Etat. Ah ! Je n’ai pas eu à le convaincre sur la légitimité des descendants de Louis XVII ; S. Em., très au courant et très convaincu, me fit ce simple reproche : « Vous ne donnez pas assez de vie à votre Cause ; parlez-en partout, animez-la, suscitez des polémiques, en un mot faites-la vivre ».

D’où ma nombreuse correspondance avec le cher Cardinal qui me combla d’insignes faveurs, entre autres en 1915 la Bénédiction du Saint-Père demandée au moment de sa Première Communion pour le Prince Henri, à ce moment-là élève à l’école Bossuet. J’ai la dépêche du Cardinal en ma possession et je vois encore l’émotion de l’abbé Dibildos pour l’obtention de cette bénédiction.

… En 1908, renouvelant mes visites au Vatican, pour la première fois mon mari m’y accompagnait. Le Saint-Père se montra si bon, nous encourageant d’une façon si pressante à continuer notre œuvre en ce qui concernait la Survivance, que mon mari en fut touché aux larmes… »